Vous souhaitez faire savoir que vous êtes accessible aux personnes sourdes et malentendantes ? Rien de plus facile, mais il y a quelques ficelles à connaître.

Le premier réflexe des organisations qui souhaitent faire savoir qu’elles sont devenues accessibles est souvent de se tourner vers les associations représentatives ou de personnes sourdes et malentendantes. C’est un bon réflexe, mais il a ses limites et il ne faut pas négliger l’inclusion de l’information dans les réseaux de communication habituels de l’organisation.

Comment dois-je penser mes outils de communication ?

Votre organisation a un site Internet : mettez l’information sur l’accessibilité de celle-ci en ligne !

Attention, le public sourd ne sait pas que votre organisation est accessible et si l’information ne lui parvient pas par un autre canal, il risque de ne jamais le savoir… à moins qu’il n’aille sur votre site Internet et trouve l’information clairement et directement dès la page d’accueil !

Trop souvent, on voit que l’information est reléguée au fin fond du site Internet dans une section dont le nom de rubrique n’invite pas les personnes sourdes à s’y identifier, du style « besoins spécifiques », « publics fragilisés », « publics éloignés ». « Personnes à mobilité réduite » est déjà plus précis comme information, mais les personnes sourdes ne considèrent pas avoir une mobilité réduite, et elles risquent, en voyant ces termes, d’imaginer que cela ne concerne que les personnes qui éprouvent des difficultés à se déplacer. Mal choisir la formulation d’accueil du public sourd, c’est prendre le risque de voir les efforts de communication réduits à néant.

Le mieux est de renseigner directement le type d’adaptation mis en place, soit via un système de label intelligent, soit en annonçant directement « adapté aux personnes sourdes et malentendantes » ou en indiquant directement le type d’adaptation proposé « sous-titrage en français » ou « interprétation en LSFB prévue ». Faites preuve de bon sens.

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Si vous souhaitez toucher un public de personnes sourdes signantes, pensez systématiquement à faire, ou à faire faire, une vidéo en langue des signes. Il y a encore beaucoup de personnes sourdes signantes qui sont peu familières avec l’écrit, même le plus simple. C’est la meilleure façon d’attirer ce public.

Ces vidéos ont, certes, un coût. Vous devrez probablement faire appel à un traducteur, bénévole ou professionnel. Pensez-y dès la mise en place du projet et dites-vous bien que cette vidéo sera la carte de visite de l’adaptation que vous aurez mise en place au sein de votre organisation. Au plus la vidéo sera professionnelle, et au mieux la personne qui s’exprime à l’écran aura une LSFB langue des signes de Belgique francophone juste, de bon niveau et un certain dynamisme, au plus vous aurez de chances d’attirer ce type de public, ou même que la vidéo soit facilement partagée sur les réseaux sociaux. Soyez pro.

Les personnes sourdes, qu’elles sachent lire ou non, sont très attachées au visuel, encore davantage que les personnes entendantes, qui le sont déjà beaucoup elles-mêmes. C’est le visuel qui garantit, en quelque sorte, que l’activité à laquelle la personne se rendra sera suffisamment visuelle pour qu’elle puisse y voir et y apprendre quelque chose.

La conception des affiches et des dépliants doit être pensée dans cette optique. Attention aux jeux de mots dans les titres, ils sont souvent mal compris par le public sourd illettré.

Les vidéos en LSFB sont facilement partagées sur les réseaux sociaux, plus encore si elles sont sous-titrées en français. Aujourd’hui, sous-titrer une vidéo en français ne prend que quelques minutes avec les éditeurs offerts par les plateformes d’hébergement de vidéos en ligne, comme celle de Viméo. C’est très simple et cela permet de toucher un public plus large. Si par malheur vous n’avez pas le budget suffisant pour élaborer une vidéo en LSFB, faire sous-titrer votre vidéo tout-public aura déjà énormément d’impact, vous toucherez encore plus de public si vous pensez à la sous-titrer en anglais ou en néerlandais en plus.

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La presse peut vous aider à faire savoir que votre organisation est accessible. Insistez pour, qu’à l’occasion d’un événement presse de votre part, cela se sache. Pour ne pas dire « le bouche à oreille », « les mains aux yeux » feront le reste !

Comme pour toute action de communication, il faut veiller à ce que la confiance soit établie ou puisse facilement s’établir entre l’organisation et le public. Cette confiance passe par l’adéquation entre le service annoncé et le service offert.