Comment les personnes sourdes/malentendantes se considèrent-elles ?

Il y a des personnes qui ont une surdité profonde mais qui s’identifient comme étant malentendantes et s’annoncent comme telles.

Il y a des personnes qui ont une surdité légère mais qui s’identifient comme étant sourdes parce que du point de vue de leur sentiment d’appartenance, elles considèrent faire partie de la communauté sourde signante.

En fait, c’est chaque personne, en fonction de son degré de surdité, mais aussi des moyens de communication qu’elle préfère utiliser, ou encore de la manière dont elle veut être perçue à l’annonce de son handicap, qui se définit tantôt sourde, tantôt malentendante. Il est assez couramment admis que les personnes qui se considèrent malentendantes font le choix de passer par les solutions de communication orales et écrites, plutôt que signantes.

Pour bien faire il faudrait dire : personnes sourdes, malentendantes et préciser si oralistes et/ou signantes.

Souvent, la personne sourde/malentendante voit le monde divisé en deux communautés culturelles et sociales : d’une part la communauté sourde (avec des personnes oralistes et/ou signantes) et d’autre part le monde des personnes entendantes. Elle a l’impression d’appartenir à l’un de ces mondes, aux deux, ou à aucun d’eux. Lorsqu’elle n’a pas l’impression d’appartenir à l’un deux, elle est souvent perdue du point de vue identitaire, elle se retrouve dans une situation paradoxale d’identification qui peut durer parfois plusieurs décennies, voire toute une vie. Cela montre l’importance de mettre en place une accessibilité plurielle, qui tient compte des différents types d’aménagements souhaités par les personnes sourdes et/ou malentendantes.

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Il faut aussi savoir que pour une personne sourde signante, le niveau de qualité de la langue signée qui est employée en face d’elle est un gage minimum de qualité de service offert. Tout comme le niveau de français écrit et parlé est un gage minimum de qualité de service. Les personnes sourdes signantes attendent de leurs pairs qu’ils maîtrisent bien la langue signée de leur communauté et les personnes entendantes attendent aussi de leurs pairs qu’ils maitrisent bien la langue parlée et écrite de leur communauté. C’est normal car une langue bien maîtrisée facilite la communication et les échanges.

Ces détails peuvent avoir leur importance dans le processus d’accessibilité dont la diffusion ou promotion de l’endroit ou de l’événement accessible par exemple. Une capsule vidéo dans une mauvaise langue signée n’est pas un gage de qualité du service offert, tout comme un texte truffé de fautes de français ou d’orthographe ne témoigne pas d’un grand sérieux, même s’il est toujours possible de s’intéresser au-delà des apparences.